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Elections : les Français manifestent leur dégoût pour la politique

Aujourd'hui je vous propose un excellent article signé par notre ami Christophe Cros Houplon sur cette claque magistrale que les Français ont donnée aux partis politiques, gauche-droite confondus. Le plus grand taux d'abstention de l'histoire de notre pays. L'analyse au scalpel de Christophe explique les raisons du désintérêt des citoyens pour cette classe politique corrompue et habituée à la trahison. La crise du Covid a permis de les démasquer tous, et a confirmé leur abjecte complicité avec ce pouvoir totalitaire à bout de souffle et de légitimité, pouvoir violent et manipulateur qui ne tient que grâce à la police qui le protège encore. Jusqu'à quand ?

Publié il y a  4,167 Vues Actualisé il y a 2 années
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Par Christophe Cros Houplon

Aucun parti ne parvient à atteindre 10% du corps électoral : quelle giffle ! Un tableau o combien plus parlant que tous les commentaires de nos commentateurs politiques.

Sans compter les non-inscrits : 2 électeurs sur 3 se sont donc abstenus. Dans certaines régions, les 70% sont largement dépassés.

Un taux d'abstention qui explose à plus de 80% pour les jeunes - les 18/24 ans comme les 25/34 ans. Cette jeunesse qui ne regarde plus la télévision depuis des lustres.

A lire certaines études, plus d'un français sur deux, 40 ans après la décentralisation, ignore encore les compétences des conseils régionaux. Et ce ne sont pas les candidats eux-mêmes, tout du moins ceux d'entre eux qui avec une parfaite démagogie ont axé leur campagne sur la question sécuritaire, qui les rendront moins ignorants.

A lire d'autres études, près d'un français sur deux ignorait tout de cette élection, des candidats et des programmes.

Rien d'étonnant que de se retrouver avec un taux d'abstention pareil, également nourri par une proportion de plus en plus importante de citoyens étant parvenus à la conclusion que l'élection dans un système de représentation était un piège à cons.

Les résultats, de fait, ressemblent à un véritable champ de ruines : le parti présidentiel est en loques et ses ministres humiliés sont presque tous éliminés, le RN se retrouve très en-deça du score auquel il s'attendait et recule presque partout par rapport à 2015, la gauche, divisée comme jamais, continue sa chute libre et tente in extremis de recoller les morceaux, l'ex UMP ne repose plus que sur une addition de baronnies fonctionnant au clientélisme, les starlettes du soir, Pécresse, Bertrand et Wauquiez, ne se sont présentés que dans l'objectif de concourrir en 2022 ...

Et l'ensemble de la classe politique et médiatique (qui une nouvelle fois n'avait rien vu venir) se creuse les méninges en direct pour tacher de trouver un sens et disserter avec un air docte dans cette zizanie tout en évitant la moindre remise en question concernant sa propre légitimité.

Depuis dimanche au soir, suivant l'exemple de celle qui se définit comme l'opposante en chef du petit monarque de l’Élysée, la plupart des hiérarques du label "RN viande bovine made in France", les Alliot, Bardella, Odoul et consorts, s'en sont allés d'une seule voix chouiner sur nos antennes, haranguant et invectivant leurs propres déserteurs, coupables à leurs yeux d'avoir manqué à l'appel à l'heure du combat.

Au front, les patriotes !, s'époumonèrent les mignons de la boutiquière anti-système-canal-historique, estomaqués tels des rentiers découvrant la brutale diminution de 25% du dividende promis lors de l'assemblée des actionnaires. Faisant mine d'ignorer qu'à force de se contorsionner dans tous les sens pour pouvoir enfiler un costume de respectabilité, ils avaient sans doute fini par se confondre aux yeux de leur propre base avec tous ces politiciens de métier tant décriés qui depuis des décennies se refilent non sans complicité le guidon sans jamais vouloir quitter l'autoroute créatrice des inégalités.

Nos chers médias, ceux-là même qui les détestent tant et tant qu'ils ne peuvent s'empêcher de leur offrir le crachoir chaque semaine aux premières loges du banquet républicain, nous contaient depuis des semaines l'irrésistible érection sondagière du parti de la Blonde. Au point que lorsque dimanche l'horloge sonna vingt heures et que commencèrent à s'afficher les scores, l'on sentit à Hénin Beaumont une froide colère pointer sous le maquillage de la guerrière en CDI depuis 2011 : les gueux du front, pour beaucoup, 73% d'entre eux, excusez du peu, s'étaient faits l'arlésienne.

Aussi doués pour l'absentéisme que leurs chers députés à l'assemblée lors du vote du pass-sanitaire, ces électeurs frontistes ! Bande d'ingrats irresponsables, fulminait la peste blonde, imaginant les titres narquois des gazettes du lendemain et les coups de poignard dans son dos renaître. La pauvre n'eut même pas cinq minutes pour se gausser publiquement de la soufflante prise en pleine face par son ennemi juré Dupont-Moretti à demeure.

Las, ceux qui s'y voyaient déjà se prirent face caméra une douche froide, révisant à la baisse leurs prétentions et voyant pour beaucoup fondre au soleil la promesse de places dans la contestation cheap qui rapporte gros sans trop se creuser les méninges.

Leur dû - cette rente devant automatiquement décliner de leur appartenance au cercle restreint des flagorneurs de l'héritière - rétrécissait au lavage des urnes telle une vulgaire peau de chagrin. Tout ça par la seule faute de sympathisants qui à peine dé-confinés n'étaient même pas capables de traverser la rue et se mobiliser en masse pour offrir à la dame de Montretout ses trophées …

Drôle de mentalité, que celle de ces VRP grassement payés qui se mettent à enguirlander leur clientèle d'avoir préféré partir à la pêche en famille plutôt que de s'être rués sur leur temps libre retrouvé pour acheter leur camelote les yeux fermés.

"Faudra pas vous plaindre si l'ennemi repasse ! ", chouinaient-ils en chœur. Omettant d'ajouter, en bons mauvais perdants ravalant leur langue de bois, que les élus du scrutin en question n'avaient qu'un pouvoir très restreint sur la politique du navire France, lui-même totalement vassalisé par cette Union Européenne dans laquelle Madame et son staff se sentent dorénavant parfaitement à leur aise... Autant que dans Schengen, dans l'OTAN, dans la CEDH - bref, au sein de ces merveilleuses institutions supra-nationales destructrices par essence de cette souveraineté censée être l'ADN du supposé seul parti anti-système cocardier.

Voici donc nos populeux pris à leur tour dans les rets de la contestation populaire qui leur tenait lieu de leur fond de commerce, tel un vulgaire parti de gouvernement ignoré voire contesté par une partie de sa base, n'obéissant plus au doigt et à l'œil aux injonctions de leur dédiabolisée cheftaine... Et la contraignant à un an du scrutin présidentiel à organiser à la va-vite quelques réunions de brainstorming dont elle se serait bien passée, elle qui s'imaginait que compter sur les faiblesses et les divisions mortifères de ses adversaires en se faisant les ongles en compagnie de ses chats, suffirait pour faire de 2022 une promenade de santé avec strapontin réservé pour le deuxième tour.

Patatras, la marche triomphale tant vantée par nos instituts de sondage s'interrompt sans prévenir, un caillou inattendu dans l'escarpin de la blonde juste avant l'été…

Plus de 3 millions d'électeurs en moins par rapport au scrutin équivalent de 2015… La perspective glorieuse d'élargir un enracinement local qui reflue à vue d’œil … Des tas de candidats inconnus au bataillon qui avaient pris la place de précédents mieux enracinés mais coupables d'être trop proches de la nièce ou du père, qui voient s'envoler places et prébendes. Et qu'il va falloir remobiliser à coups de nouveaux éléments de langage...

Et puis un électoral aussi jeune que volatile, sans doute tenté, voire séduit par un discours plus radical à la Zemmour, et qu'il va bien falloir à nouveau draguer autrement que par des injonctions martiales, de grandes envolées lyriques pleines de promesses au réalisme douteux martelé à la sauce YAKA-FOKON et des sourires de façade.

La cossarde candidate du peuple se retrouve contrainte à faire ce qu'elle aura quelque peu mis de côté depuis sa mémorable performance de l'entre-deux tours il y a quatre ans : en guise de devoirs scolaires d'été, commencer enfin à travailler à fond ses dossiers autrement qu'en enfilant les séances de media-training. Sa chaîne Youtube

Christophe Cros Houplon
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